Comme dirait l’autre : et c’est parti pour le show ! Depuis le 3 mars, la Major League Soccer (MLS) a repris du service, la nouvelle saison 2018 ayant enfin démarré. Une question se pose : qui succèdera au champion en titre, le Toronto FC ? Une prouesse faut-il le rappeler, puisqu’il s’agissait-là du premier sacre pour le club canadien.
Une preuve, si besoin était, que le football se porte bien au pays de l’érable et des caribous. Justement, agent canadien, Wassim Gharmoul est bien placé pour nous parler de l’évolution du football sur les terres de Céline Dion et Drake. Passé par Paris durant son cursus, ce passionné aspire à créer un pont entre l’Amérique et l’Europe.
Comment en est-il arrivé là ? De quelle façon espère-t-il se développer ? Quel regard porte-t-il sur l’évolution du football canadien alors que la Major League Soccer a repris ? Pour agentfootball.fr, Wassim Gharmoul prend la parole.
Pourriez-vous nous raconter votre parcours ?
« Au départ, j’aurais aimé rejoindre le soccer professionnel. Ensuite, j’ai été amené à devenir agent. Avec mes valeurs humaines, j’ai toujours voulu accompagner les gens, les aider à réaliser leurs rêves. J’ai donc fait un parcours en management et communication au Canada, au Québec plus précisent, avant d’arriver à Paris ».
Qu’avez-vous fait à Paris ?
« En 2015, j’ai fait une école de préparation au métier d’agent de joueurs, l’EAJF. Cette école m’a permis de parfaire mes connaissances en management et en droit. J’ai pu parfaire mes connaissances sur le foot, développer mon réseau, le côté scouting. Là-bas, j’ai appris que rien n’était donné, qu’il fallait chercher sa réussite. C’était vraiment intéressant ».
« J’ai eu le privilège d’être contacté par plusieurs jeunes joueurs. Mais je suis sélectif, je ne veux pas avoir beaucoup de joueurs pour mieux mettre l’humain au centre. »
Et ensuite ?
« J’ai travaillé pour arriver jusque-là où j’en suis. Ce fut long, ça a demandé beaucoup de travail. C’est un milieu qui demande beaucoup d’autonomie, rien ne t’est donné il faut le chercher par toi-même. Ce fut un long parcours : aller sur le terrain, voir les matches, développer son réseau. Mon objectif est de créer un pont entre l’Amérique et l’Europe, principalement entre le Canada et la France.
Il n’y a que trois clubs professionnels ici : Vancouver, Toronto, et Montréal sont en Major League Soccer. Pour une population de 30 millions d’habitants, c’est peu (rires). Mon but, c’était et c’est toujours de donner des opportunités à ces joueurs. C’est d’amener des jeunes entre 18 et 21 ans, qui sortent de centres de formation, en France, en CFA. Cela a bien fonctionné, j’ai amené un joueur de l’académie de l’Impact de Montréal à la CFA. Un joueur canadien qui réussit ailleurs, c’est très valorisant pour le pays. Cela lui permet de gagner en notoriété et c’est ce que je veux mettre en place. Mon objectif est d’offrir de nouvelles opportunités aux joueurs en post-formation. Mais en premier lieu, le meilleur scénario, c’est de réussir à la maison ».
Un premier coup qui vous a servi de boost ?
« Ma réputation a commencé à grandir à travers les joueurs locaux, par la manière surtout. J’ai donc eu le privilège d’être contacté par plusieurs jeunes joueurs. Mais je suis sélectif, je ne veux pas avoir beaucoup de joueurs pour mieux mettre l’humain au centre. Par la suite, j’en suis arrivé à travailler avec Anthony Jackson-Hamel. Aujourd’hui, je peux dire que je le considère comme un frère. Et maintenant, je me retrouve avec vous à répondre à vos questions (rires). Et puis je n’oublie pas que j’ai eu le privilège d’avoir un mentor en la personne d’Olivier N’Siabamfumu. Il m’a guidé et m’oriente encore aujourd’hui. J’en suis très reconnaissant ».
Le fait que le staff de l’Impact de Montréal, présent en Major League Soccer, soit très français, avec Rémi Garde à sa tête, est-il un atout pour vous dans votre démarche ?
« Oui, tout à fait. De savoir que le staff français est là, ça me permet de leur proposer des profils dont ils ont peut-être déjà entendu parler. On parle le même langage, surtout que mon langage footballistique s’est fait en France. Petit, je regardais toujours les matches français. Maintenant que le staff est français, la communication se fait plus simplement. Du fait que je sois bien placé pour parler du football en Amérique du Nord puisque j’y ai grandi et que j’ai fait mon apprentissage en France, la communication se fait mieux. Je suis bien positionné pour avoir une vision objective. Du coup, en terme de crédibilité, ça facilite énormément les échanges ».
Plus globalement, quel regard portez-vous sur l’état du football canadien à l’heure de la reprise de la Major League Soccer ?
« Il y a un vivier car si le sport le plus populaire est le hockey, le foot reste le sport le plus pratiqué. Avec 30 millions d’habitants, il y a le vivier nécessaire pour faire naître de bons joueurs. Dans les années à venir, il va y avoir une première division canadienne. La fédération met l’argent nécessaire pour mettre en place ce projet. Il y a une évolution, avec l’arrivée de Rémi Garde et de son staff français par exemple. Cela ne peut qu’être positif. Les droits TV ont été négociés récemment pour diffuser l’équipe nationale. Avant, les matches étaient uniquement sur YouTube en direct. Maintenant, on va pouvoir les regarder en direct ici au Québec.
Et puis je vais prendre l’exemple d’Anthony Jackson-Hamel. Il vient du Québec, il réussit à performer avec l’équipe phare de la ville. Avoir un attaquant québécois, de Montréal, international canadien, qui fait une bonne saison : ça ne s’était jamais vu. Je pense que ça va aussi faire avancer les choses. Et j’espère, de mon côté, apporter aussi ma pierre (rires) ».
Comment voyez-vous la suite de votre travail ?
« A court terme, je me vois déjà continuer dans cette voie : me consacrer aux joueurs et m’entourer de personnes de confiance. Ensuite, je vais bientôt ouvrir ma propre agence, ma propre bannière. Quand bien même je vais garder le contact avec d’autres personnes, ça va faciliter le travail de mon côté. A moyen terme, j’espère que mes joueurs vont exploser au niveau international tout en continuant à amener des joueurs canadiens en France. Et enfin, j’espère devenir une référence pour les échanges entre la France et le Canada ou, plus généralement, entre l’Europe et l’Amérique. Être en mesure d’amener des joueurs en post-formation en Europe et d’amener des joueurs européens confirmés en Amérique ».
Agentfootball.fr remercie chaleureusement Wassim Gharmoul de nous avoir exposé sa vision du football canadien à l’heure de la reprise de la Major League Soccer. Pour suivre Wassim Gharmoul, rendez-vous sur Twitter @WassimGharmoul.